C’est le 24 octobre 1929 que la fameuse crise se déclencha aux États-Unis ; on appela ce jour le « jeudi noir » ou Black Thursday; c’est le krach boursier de Wall street qui plongea l’économie américaine, et bientôt l’économie mondiale, dans la tourmente. Les profondes crises sociales et économiques qu’engendra le « jeudi noir » tiennent une place importante dans l’émergence des différents fascismes européens.
Mais pour mieux comprendre revenons un peu en arrière. Les années 20, aux États-Unis, furent surnommées les « Années folles » ; la croissance explosait et ne semblait pas devoir subir de récession. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. En Europe le climat n’était pas aussi idyllique ; plongée dans une profonde crise au lendemain de la guerre, l’Europe amorçait pourtant une remontée dans les années 1925-1926. La balance commerciale française devint même excédentaire. En Allemagne la situation était autrement plus critique puisque le règlement des lourdes indemnités d’après-guerre semblaient devoir empêcher l’assainissement de l’économie dévastée. Ce sont les prêts octroyés par les banques américaines qui vont permettre à l’Allemagne d’amorcer également une légère remontée. Du côté de la Grande-Bretagne la situation n’était pas mirifique non plus; le système industriel britannique était obsolète et il ne permit pas à l’Angleterre de sortir de la crise latente traversant les années 20 ; en 1926, le paroxysme du contentieux entre ouvrier et patronat fut atteint avec la Grève générale.
Malgré l’apparente santé de l’économie américaine les bases de sa croissance étaient pourtant faibles ; bientôt la surproduction industrielle, la spéculation boursière, l'endettement généralisé et la persistance de la crise de l'agriculture firent plonger le pays dans le chaos. A la mi-octobre 1929, l’annonce de la baisse des bénéfices des industries poussèrent les spéculateurs à vendre leurs actions pendant que le cours de Wall street était encore élevé. Cette vente entraîna une chute encore plus rapide des actions et bientôt la panique s’empara de tous. L’apogée de ce phénomène se situe donc dans la journée du 24 octobre où plus de 16 millions de titres seront bradés sur le marché, sans trouver toutefois preneur. Bientôt des centaines de milliers d’actionnaires se trouvèrent ruinés ; les banques ne purent se faire rembourser leurs crédits et les épargnants retirèrent leur argent de leurs comptes ; un grand nombre de banques n’ayant pas les moyens de rembourser, leurs clients firent faillites. En moins de 3 ans la plupart des banques américaines fermèrent leurs portes.
Pour s’en sortir le seul moyen des banques fut de stopper les prêts à l’étranger et de réclamer le remboursement de ceux déjà effectués ; de plus les capitaux américains cessèrent de circuler autour de la planète, la conséquence inévitable fut l’expansion de la crise à l’ensemble des pays industrialisés. C’est une banque autrichienne, la Kreditanstalt, qui ferma la première ses portes. Vinrent ensuite la Danat Bank allemande qui fit s’effondrer l’ensemble du système bancaire allemand.
La baisse des prix fut générale et atteint environ 30% de 1929 à 1932 ; le secteur agricole était encore plus gravement touché avec une baisse deux fois supérieure à celle du secteur industriel. La décennie précédente avait vu une surproduction importante et des stocks entiers de denrées et de marchandises durent être détruit. L’Allemagne et la Pologne, privés des investissements étrangers, et les États-Unis et le Canada où le crédit avaient explosés, furent les premiers pays lourdement touchés.
En septembre 1931, la Grande-Bretagne devait dévaluer la valeur de la livre sterling de près de 40% et abandonner l’étalon-or. Cette chute entraîna celle de monnaies liées à la livre, ce furent les économies scandinaves et portugaises qui furent le plus touchées. En 1932 le commerce international était à son point le plus bas, les mesures maladroites (protectionnisme) prises pour surmonter la crise ne firent que l’accentuer. La France, jusque là relativement épargnée, allait compter en 1933 près d’ 1,5 millions de chômeurs. On estime qu’en 1929, environ 10 millions de chômeurs se débattaient déjà au milieu du marasme économique, en 1933 ils étaient 3 fois plus… Logiquement la consommation chuta et les troubles sociaux se succédèrent. Une importante partie de la population était menacée de famine.
Début 1933 la crise était au plus haut aux États-Unis ; le nouveau président, fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt, lança le New Deal (intervention accrue de L'État, infrastructure pour lutter contre le chômage, assainissement des finances). Roosevelt s’inspirait des doctrines keynésiennes. La dépression recula un peu, mais c’est surtout l’entrée en guerre des États-Unis en 1941 qui la fit disparaître.
En Allemagne et en France on adopta aussi les théories de Keynes : les dépenses publiques devaient compenser le manque d’investissements privés. En 1934 le gouvernement de Laval décida le blocage du salaire des fonctionnaires ; les résultats économiques furent infimes mais l’agitation sociale s’en trouva renforcée. L’extrême droite française s’était aussi renforcée, devant elle se dressait le Front Populaire, il remporta les élections en 1936. La France ne parvint pas à résorber la crise avant le début de la guerre (il faut comprendre qu’elle avait connu la crise plus tardivement que les autres nations européennes car elle était faiblement insérée dans le système bancaire international.). En Allemagne la situation ne se stabilisa pas vraiment, mais surtout la crise avait permis à un homme de parvenir au pouvoir : Adolf Hitler .
Par son ampleur et sa durée, la crise de 1929 constitue un événement majeur du début de notre siècle. Nombreuses sont les questions qui restent posées sur ses origines et surtout sur le pourquoi de son extension mondiale. Je n’ai, dans les quelques lignes qui précèdent, qu’évoqués des pistes probables ou attestées, mais de nombreuses autres explications rentrent en ligne de compte. Faut-il considérer la crise de 29 comme étant un événement unique dans l’histoire du capitalisme ou faut-il l’apparenter aux autres crises, même récentes, qui bouleversent nos économies ? La question reste posée…
Vidéo illustrative de la crise économique de 1929
Mais pour mieux comprendre revenons un peu en arrière. Les années 20, aux États-Unis, furent surnommées les « Années folles » ; la croissance explosait et ne semblait pas devoir subir de récession. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. En Europe le climat n’était pas aussi idyllique ; plongée dans une profonde crise au lendemain de la guerre, l’Europe amorçait pourtant une remontée dans les années 1925-1926. La balance commerciale française devint même excédentaire. En Allemagne la situation était autrement plus critique puisque le règlement des lourdes indemnités d’après-guerre semblaient devoir empêcher l’assainissement de l’économie dévastée. Ce sont les prêts octroyés par les banques américaines qui vont permettre à l’Allemagne d’amorcer également une légère remontée. Du côté de la Grande-Bretagne la situation n’était pas mirifique non plus; le système industriel britannique était obsolète et il ne permit pas à l’Angleterre de sortir de la crise latente traversant les années 20 ; en 1926, le paroxysme du contentieux entre ouvrier et patronat fut atteint avec la Grève générale.
Malgré l’apparente santé de l’économie américaine les bases de sa croissance étaient pourtant faibles ; bientôt la surproduction industrielle, la spéculation boursière, l'endettement généralisé et la persistance de la crise de l'agriculture firent plonger le pays dans le chaos. A la mi-octobre 1929, l’annonce de la baisse des bénéfices des industries poussèrent les spéculateurs à vendre leurs actions pendant que le cours de Wall street était encore élevé. Cette vente entraîna une chute encore plus rapide des actions et bientôt la panique s’empara de tous. L’apogée de ce phénomène se situe donc dans la journée du 24 octobre où plus de 16 millions de titres seront bradés sur le marché, sans trouver toutefois preneur. Bientôt des centaines de milliers d’actionnaires se trouvèrent ruinés ; les banques ne purent se faire rembourser leurs crédits et les épargnants retirèrent leur argent de leurs comptes ; un grand nombre de banques n’ayant pas les moyens de rembourser, leurs clients firent faillites. En moins de 3 ans la plupart des banques américaines fermèrent leurs portes.
Pour s’en sortir le seul moyen des banques fut de stopper les prêts à l’étranger et de réclamer le remboursement de ceux déjà effectués ; de plus les capitaux américains cessèrent de circuler autour de la planète, la conséquence inévitable fut l’expansion de la crise à l’ensemble des pays industrialisés. C’est une banque autrichienne, la Kreditanstalt, qui ferma la première ses portes. Vinrent ensuite la Danat Bank allemande qui fit s’effondrer l’ensemble du système bancaire allemand.
La baisse des prix fut générale et atteint environ 30% de 1929 à 1932 ; le secteur agricole était encore plus gravement touché avec une baisse deux fois supérieure à celle du secteur industriel. La décennie précédente avait vu une surproduction importante et des stocks entiers de denrées et de marchandises durent être détruit. L’Allemagne et la Pologne, privés des investissements étrangers, et les États-Unis et le Canada où le crédit avaient explosés, furent les premiers pays lourdement touchés.
En septembre 1931, la Grande-Bretagne devait dévaluer la valeur de la livre sterling de près de 40% et abandonner l’étalon-or. Cette chute entraîna celle de monnaies liées à la livre, ce furent les économies scandinaves et portugaises qui furent le plus touchées. En 1932 le commerce international était à son point le plus bas, les mesures maladroites (protectionnisme) prises pour surmonter la crise ne firent que l’accentuer. La France, jusque là relativement épargnée, allait compter en 1933 près d’ 1,5 millions de chômeurs. On estime qu’en 1929, environ 10 millions de chômeurs se débattaient déjà au milieu du marasme économique, en 1933 ils étaient 3 fois plus… Logiquement la consommation chuta et les troubles sociaux se succédèrent. Une importante partie de la population était menacée de famine.
Début 1933 la crise était au plus haut aux États-Unis ; le nouveau président, fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt, lança le New Deal (intervention accrue de L'État, infrastructure pour lutter contre le chômage, assainissement des finances). Roosevelt s’inspirait des doctrines keynésiennes. La dépression recula un peu, mais c’est surtout l’entrée en guerre des États-Unis en 1941 qui la fit disparaître.
En Allemagne et en France on adopta aussi les théories de Keynes : les dépenses publiques devaient compenser le manque d’investissements privés. En 1934 le gouvernement de Laval décida le blocage du salaire des fonctionnaires ; les résultats économiques furent infimes mais l’agitation sociale s’en trouva renforcée. L’extrême droite française s’était aussi renforcée, devant elle se dressait le Front Populaire, il remporta les élections en 1936. La France ne parvint pas à résorber la crise avant le début de la guerre (il faut comprendre qu’elle avait connu la crise plus tardivement que les autres nations européennes car elle était faiblement insérée dans le système bancaire international.). En Allemagne la situation ne se stabilisa pas vraiment, mais surtout la crise avait permis à un homme de parvenir au pouvoir : Adolf Hitler .
Par son ampleur et sa durée, la crise de 1929 constitue un événement majeur du début de notre siècle. Nombreuses sont les questions qui restent posées sur ses origines et surtout sur le pourquoi de son extension mondiale. Je n’ai, dans les quelques lignes qui précèdent, qu’évoqués des pistes probables ou attestées, mais de nombreuses autres explications rentrent en ligne de compte. Faut-il considérer la crise de 29 comme étant un événement unique dans l’histoire du capitalisme ou faut-il l’apparenter aux autres crises, même récentes, qui bouleversent nos économies ? La question reste posée…
Vidéo illustrative de la crise économique de 1929